Une histoire récente

Un nouveau-né dans les activités d’accompagnement des professionnels. Oui, le conseil en évolution professionnelle est récent.  La loi de 2013 sur la sécurisation du parcours professionnel et en 2014 celle sur la formation professionnelle lui ont donné naissance. La nouveauté résidait dans la démarche de prévention de la rupture du parcours professionnel. En effet, les politiques précédentes se centraient sur une démarche curative du parcours professionnel.  Accompagnement lié à la perte d’emploi ou d’out placement ou des jeunes en rupture scolaire ou rupture liée à une incapacité, sont les situations rencontrées par les publics pris en charge par ces aînés.

Il a grandi tant dans sa forme que dans les opérateurs avec la loi de 2018 et le référentiel de 2019. Initialement seuls les opérateurs du service public de l’emploi étaient habilités. En 2019 l’appel d’offre de France compétences a élargi en région les organismes habilités.

La professionnalisation

Cette évolution rend la question de la professionnalisation du conseiller d’autant plus actuelle et nécessaire. Elle est « l’intention d’accompagner la flexibilité du travail, la modification continue des compétences en lien avec l’évolution des situations de travail ». (Wittorsky)

En effet, la professionnalisation se structure (Le BOTERF in « construire les compétences ») sur les axes suivants :

• « Acquérir des ressources
• Entraîner à combiner ces ressources
• Proposer des objectifs réalistes
• Développer la réflexivité
• Développer la capacité d’apprendre à apprendre
• Développer l’auto évaluation
• Développer l’identité professionnelle »

L’identité professionnelle

Derrière cette question de la professionnalisation se pose aussi la question de l’identité professionnelle. L’identité professionnelle est définie comme un « processus de construction et de reconnaissance d’une définition de soi qui soit à la fois satisfaisante pour le sujet lui-même et validée par les institutions qui l’encadrent et l’ancrent socialement en le catégorisant » (Demazière D. et Dubar C.).

Elle s’est construite sur l’historique des politiques de l’emploi. Toutefois, le conseiller de par la posture et les gestes professionnels spécifiques a une identité propre. Encore beaucoup ancrée dans la démarche curative elle n’est pas encore dans la démarche préventive. L’identité est en construction.

D’ailleurs le fait qu’il n’existe pas de certification propre le montre. Souvent la certification envisagée est Conseiller d’insertion professionnelle. La démarche est différente. La démarche d’un préventeur n’est pas celle d’un curateur.

Ainsi l’identité du CEP est aussi directement liée à son activité propre. Se professionnaliser au-delà de la reconnaissance sociale ancre une démarche spécifique.

Pour conclure, le conseiller en évolution professionnel construit son identité propre qui se détache de l’accompagnement en insertion professionnelle pour aller vers un accompagnement spécifique qui n’est pas non plus de l’accompagnement de prestation comme le bilan de compétences. Il s’inscrit bien dans un processus. Une qualification spécifique et avant cela une certification spécifique est une étape pour acquérir cette identité propre.