Comment le CEP contribue à la QVCT ?

Souvent citées et mises en avant les initiales QVT (Qualité de vie au travail) devenues QVCT (Qualité de vie et des conditions de travail) recouvrent une réalité souvent mal connue et l’ajout d’une consonne n’est pas un détail. En effet, les actions sont souvent limitées à des aspects périphériques sans prendre en compte le travail réel. Un peu la cerise sur le gâteau sans le gâteau. Ce constat a amené les partenaires sociaux à modifier QVT (accord national interprofessionnel de juin 2013) en QVCT (ANI du 9 décembre 2020). Mais alors la QVCT c’est quoi ?

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La QVCT se définit par les actions qui permettent de concilier amélioration des conditions de travail pour les professionnels et performances de l’organisation. Elle est liée à la perception que le professionnel a de son travail. Cette perception est forgée sur sa capacité à s’exprimer et à agir dans un environnement et un contenu de travail.

Elle s’articule autour du :

Toutefois, l’accord de 2013 n’a pas abouti dans la fonction publique. Néanmoins, il y a eu publication d’outils et méthodes par la DGAFP sur la QVT ou des sujets proches : guide DGAFP-ANACT en 2019, guide sur la conduite du changement et le management et la HAS a travaillé avec l’ANACT à l’élaboration d’un guide.

Mais alors, quel est le lien entre la QVCT et le conseil en évolution professionnelle ?

Le pouvoir d’agir

L’intention en créant le CEP a été clairement définie : « L’accompagnement des personnes tout au long de leur vie professionnelle constitue un levier essentiel au service de la sécurisation des parcours des actifs, du développement de l’autonomie des personnes et ainsi de leur capacité à choisir leur avenir professionnel. » Les objectifs sont convergents avec la QVCT : développer la capacité du professionnel à agir sur sa vie professionnelle. En effet, la démarche de CEP part de la volonté du professionnel, et l’accompagnement favorise le développement de la compétence à s’orienter.

Cela permet à l’individu d’anticiper plus facilement les impacts qu’auront ses choix d’évolutions professionnelles sur son quotidien personnel et professionnel.

Ainsi la démarche renforce sa capacité à faire des choix éclairés et ne plus percevoir sa vie professionnelle comme une suite de renoncement.

Accompagner pour soutenir

Le fait de mettre en place cet appui est aussi un moyen de soutenir le professionnel. Bien que le rôle du CEP ne soit pas celui du psychologue du travail, il apporte au professionnel une démarche complémentaire. En effet, le soutien social pour faire face à la demande liée au travail est un aspect important de lutte contre le stress. A ce titre le fait que le professionnel bénéficie du conseil en évolution professionnel est une forme de soutien social externe au service dans lequel il travaille.

Une pause pour se poser sans s’exposer

Le CEP se définit comme « un processus d’appui à tout actif pour faire le point sur sa situation professionnelle, et, le cas échéant, élaborer, formaliser et mettre en œuvre une stratégie visant l’évolution professionnelle ».

Dans cette définition, la première étape de l’accompagnement c’est faire le point sur sa situation. Cette étape ouvre un espace de dialogue sur la perception que le professionnel a de son travail et le sens ou l’absence de sens qu’il lui donne. Se poser en confiance, avec ses enjeux, dans un environnement en mouvance constante est important pour se réapproprier les déterminants de sa situation. Cette étape peut permettre au professionnel de retrouver le sens ou tout du moins de se réapproprier son parcours et les choix qui l’ont amené à la situation professionnelle où il est.

Donner des perspectives

L’accompagnement réalisé dans le cadre du CEP permet au professionnel de se donner des perspectives qui aboutiront à plus ou moins long terme. La QVCT est directement liée à la perception du professionnel ainsi le fait d’aller au-delà de la situation vécue induit sur la motivation du professionnel dans son quotidien. De plus, l’élaboration de son projet professionnel donne du sens aux formations réalisées en concrétisant son évolution professionnelle et pas simplement en consommant.

Le pouvoir d’agir, se poser, être soutenu, avoir des perspectives sont autant d’éléments contribuant à ce que le professionnel ait une perception réaliste et positive de sa situation de travail. Voilà quelques axes de réflexion qui font que le CEP est un ingrédient du gâteau.

Ressource complémentaire :

Arrêté du 29 mars 2019 fixant le cahier des charges relatif au conseil en évolution professionnelle prévu à l’article L. 6111-6 du code du travail